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La cure de raisin ou cure uvale pour une détox en douceur

LA CURE DE RAISIN, LES MONODIETES, LE JEUNE ET LEURS BIENFAITS

 L’automne approchant, il nous semble intéressant de présenter un tour d’horizon des différentes façons de pratiquer un nettoyage, à la fois du corps et de l’esprit, de façon à nous préparer déjà maintenant pour l’hiver prochain.

Les monodiètes

On appelle monodiète le fait de ne s’alimenter que d’un seul type d’aliment au cours d’un repas ou d’une ou plusieurs journées. Il s’agit en général de monodiètes de végétaux : fruits, légumes, ou céréales. Les cures saisonnières et monodiètes représentent l’équivalent des bénéfices que pourrait apporter le jeûne, mais très… en douceur !

A notre époque, hélas, rares sont les personnes disposées à jeûner, bien que nous puissions noter une demande croissante de la part des gens en recherche de mieux-être physique et psychique.

Nous savons aussi que le jeûne véritable, au-delà de 24 heures à trois jours, peut mobiliser tant de déchets métaboliques et générer tant de « crises curatives » – parfois spectaculaires – qu’il est sage de le pratiquer dans un cadre approprié, et accompagné par un praticien rompu à ces méthodes.

C’est pourquoi il est plus facile de faire une cure ou monodiète, car elle agit en souplesse. Peu de réactions à craindre donc, en respectant bien les limites conseillées pour chaque cure. Les changements de saison accueillent parfaitement ce type de « grand nettoyage de printemps », aussi utile après les fêtes hivernales que celles de l’été.

Authentiquement préventives et curatives elles s’appliquent à chacun. Toute difficulté de pratique ou réaction difficile à gérer doit impérativement vous faire consulter par un médecin.

Pourquoi suivre une monodiète ?

Du fait de l’abondance de nourriture, souvent trop riche, et du manque d’exercice physique quotidien, notre corps stocke les calories en trop qu’il n’arrive pas à brûler, sous forme de graisses. De plus, à cause de cet encrassement il lui devient impossible de régénérer ses cellules de façon efficace, et d’éliminer les toxines emmagasinées issues de la pollution, des additifs alimentaires, du stress…

Tout cela pèse sur nous, nous rend plus facilement malade, fatigué en sous-vitalité. Aussi il paraît judicieux de réintroduire volontairement un temps de réduction calorique qui permet à l’organisme de brûler les réserves de graisse, de renouveler les cellules, et d’éliminer les toxines.

Dans l’ordre, le corps élimine d’abord tout ce qui lui pèse, puis ce dont il n’a pas besoin, puis ce qui le dérange et enfin tout ce qui le rend malade. C’est une cure de rajeunissement pour tout notre corps.

 L’intérêt de ces cures saisonnières et monodiètes

– Mise au repos du système digestif car les végétaux consommés en monodiète ne demandent aucun effort de digestion.

Economie d’énergie nerveuse, glandulaire et mécanique. Il faut en effet savoir que notre corps utilise un tiers de son énergie pour la digestion quotidienne des repas. Lorsque ceux-ci sont réduits à un seul type d’aliment, très pauvre en protéines en plus, le travail est moindre pour le corps.

Assainissement du bol alimentaire car les végétaux, très riches en fibres et sels minéraux, ont un effet nettoyant et drainant à la manière d’une pelote de laine qui descendrait tout notre tube digestif.

Purification du tube digestif dans son ensemble.

– Accompagnement des fonctions d’élimination par les fruits ou légumes utilisés.

Soulagement des fonctions hépatiques et rénales car ces cures sont pauvres en graisses, en protéines et en sels et, par leur richesse en fibres, elles facilitent l’élimination du mauvais cholestérol.

– Régularisation du transit intestinal.

Régénération des tissus et des fonctions perturbées en cas de monodiètes plus longues, assimilables en efficacité à de véritables jeûnes.

L’intérêt de l’exercice physique associé à une monodiète

Notre organisme est conçu pour accomplir des efforts physiques, or notre vie sédentaire ne nous le permet plus de la même façon que nos grands-parents.

Rappelons qu’une activité physique active la circulation sanguine, oxygène le corps, fortifie le cœur, les poumons et les muscles, augmente l’amplitude de la respiration…

C’est pourquoi, dans une recherche de santé authentique, il est agréable et intéressant d’associer par exemple la marche et la monodiète.

Résumé des bienfaits de plusieurs types de monodiète

 

  POMMES DOUCES et COMPOTE Anti-rhumatismale, diurétique, laxative douce, tonique musculaire, hypocholestérolémiante, protecteur gastrique et antiseptique intestinal.Aucune contre-indication.
RIZ, SARRASIN, ORGE, MILLET Confortable pour les frileux, nerveux, actifs. Elle tonifie, « yanguise », désacidifie : rhumatisants et arthritiques. Idéale en hiver, bien mastiquer.Aucune contre-indication.
SOUPES ET BOUILLONS DE LEGUMES Cure polyvalente, réchauffante, désintoxication douce. Comparable à la cure de pommes cuites pour ceux qui préfèrent le salé au sucré.Aucune contre-indication.
CURE DE RAISINS(cure uvale) Associe plaisir et purification. Grand nettoyage d’automne. Sollicite tous les émonctoires : peau, rein, foie, intestins.Elle est rajeunissante.Contre-indication : le diabète insulino-dépendant.

La cure de raisin ou cure uvale d’automne

C’est une cure de nettoyage de tout l’organisme, basée sur le raisin. Il s’agit de ne consommer que du raisin tout au long de la journée à raison de 1 à 3 kg par jour. Cette cure peut se pratiquer d’un jour à plusieurs semaines.

Ses lointaines origines

Les vertus du raisin étaient mentionnées dès l’antiquité, notamment par Dioscoride, Pline et Galien. Mais il fallut attendre le 18e siècle pour qu’un médecin la recommande spécifiquement.

La cure de raisin connut une vogue extraordinaire entre 1840 et 1935, avec une bonne vingtaine de livres ou brochures publiés. Entre les deux guerres, une fédération des stations uvales regroupant treize villes de France fut créée : Avignon, Béziers, Colmar, Fontainebleau, Lamalou-les-Bains, le Thor, Moissac, Montpellier, Nîmes, Prayssac, Port-Sainte-Marie, Tarascon et Tours.

La cure de raisin eut même la bénédiction de l’Académie de Médecine (bulletin du 14 / 3 / 1933 du Professeur Marcel Labbé) : « L’an dernier, un effort a été fait pour organiser en diverses provinces des cures uvales. Je ne sais si celles-ci ont été très suivies, mais elles méritent de l’être et l’Académie peut les recommander, car elles représentent une cure très efficace contre diverses maladies : la constipation, certaines diarrhées, les congestions hépatiques, la lithiase biliaire, la goutte, bien des affections de la peau, et en général tous les états pathologiques groupés sous le vocable regrettable mais très répandu d’arthritisme ».

Ses effets sont ceux d’une cure de remise en forme

« Super forme, tonus extraordinaire, dynamisme, euphorie, bien-être », ces mots reviennent souvent à la bouche de ceux qui ont suivi cette cure. 90 % des personnes qui avant la cure se plaignaient de fatigue ont constaté une amélioration souvent spectaculaire de leur état ; amélioration d’autant plus nette que la cure est plus longue. On citera encore :

La revitalisation du corps et de l’esprit, avec un dynamisme, une légèreté et clarté d’esprit et de teint.

La constipation est améliorée à 70 % pendant et après la cure, 77 % pour les autres troubles digestifs et intestinaux tels coliques, gaz, ballonnements, diarrhées et lourdeurs d’estomac.

Les insomnies diminuent et l’amélioration du sommeil se poursuit bien au-delà de la cure.

Les problèmes de peau disparaissent peu à peu, car la peau fait partie des quatre voies d’élimination avec les selles, les urines et la respiration. Après la cure, 80 % des personnes acquièrent au bout de quelque temps un teint resplendissant.

La fatigue, la nervosité et l’irritabilité sont les désagréments les plus améliorés par la cure à hauteur de 90 % de résultats !

De plus la cure de raisin élimine ou réduit l’intensité des autres petits problèmes comme les bourdonnements d’oreilles, le nez bouché, le mal de tête, ou les yeux qui pleurent.

Les sens sont aiguisés, ainsi l’odorat et le goût ; et parfois la vue et l’ouïe se trouvent améliorés à l’issue de la cure. La saveur des aliments s’en trouve renforcée agréablement.

Concernant la perte de poids, les personnes ayant un net excès de kilos avant la cure perdent en moyenne 3 kg par semaine, ensuite cela dépend de la quantité de raisin consommée, de l’exercice physique pratiqué et du métabolisme de chacun.

Rares sont les personnes qui consomment plus de 2 kg de raisin par jour, ce qui correspond à environ la moitié des besoins d’un adulte ayant une activité physique faible. Ce qui signifie que dans tous les cas durant la cure de raisin le corps doit puiser dans ses réserves de glucose et de graisses, entraînant par là même une élimination des toxines stockées dans ces graisses.

La cure de raisin comme thérapeutique

C’est au niveau des organes de la digestion que la cure de raisin donne les résultats les plus spectaculaires. Mais au XIXe siècle, elle était aussi préconisée contre les infections urinaires, les néphrites, les cystites et les coliques. Par ailleurs la cure de raisin permet de faire baisser le taux de cholestérol sanguin. Concernant l’arthritisme et les rhumatismes, plusieurs cures sont nécessaires pour parvenir à un résultat. Drainante du foie, cette cure est aussi une bonne prévention des hémorroïdes.

Contre-indications à la monodiète de raisin

Seules les personnes atteintes d’un diabète insulino-dépendant (diabète maigre) ne peuvent pas suivre cette cure qui est trop riche en sucres rapides pour eux.

Pratique de la cure de raisin

Le choix du type de raisin est important. Bien sûr il sera choisi de qualité biologique car à se nourrir d’un seul aliment il doit être le plus sain possible. A défaut il sera lavé très soigneusement dans plusieurs eaux.

Les variétés recommandées sont le chasselas (blanc) en raison de la finesse de sa peau et de sa teneur en sucre équilibrée, en alternance avec le muscat (blanc ou noir).

Par contre les raisins à peau épaisse comme l’Italia sont déconseillés tout comme l’Alphonse-Lavallée.

On veillera à ce que le raisin soit bien mûr. On avalera au moins une partie des peaux et des pépins dont les fibres facilitent le transit intestinal ; par contre si pendant la cure on a des ballonnements, il vaut mieux alors cesser de manger les peaux et les pépins pendant un certain temps.

On pourra aussi mâcher quelques pépins (surtout du raisin noir) riches en antioxydants, appelés OPC (oligomères procyanidoliques), qui contribuent à ralentir le vieillissement ; mais on cessera aussi si cela provoque des aphtes ou irritations dans la bouche.

Dans tous les cas chaque curiste doit suivre son instinct et être attentif aux réactions de son corps.

Le meilleur rythme est d’un « repas » toutes les deux ou trois heures.

La quantité varie d’un à deux kilos par jour, parfois trois. Il est recommandé de faire un lavement intestinal chaque jour durant la cure afin de faciliter l’élimination des raisins et des toxines libérées. Il permet de soulager les éventuels maux de tête. Ce lavement se pratique chez soi avec une poche à lavement achetée en pharmacie, dans laquelle on mettra de l’eau préalablement bouillie ou bien une décoction de camomille, qu’on aura laissé refroidir à température du corps. Se renseigner auprès de la pharmacie pour le mode d’emploi.

On peut aussi commencer la cure par une purge qui videra les intestins. Pour cela (si on n’a pas de problème de rein) on pourra prendre en pharmacie un sachet de 20 g de sulfate de magnésium que l’on diluera dans un bol d’eau tiède et que l’on boit à petites gorgées. On peut aussi stimuler la bile par trois cuillères à soupe d’huile d’olive ajoutée du jus d’un demi citron bio.

Si vous en avez le courage, jeûnez pendant les deux jours précédant la cure pour en accentuer l’effet, et surtout prenez cette expérience comme une aventure et non une corvée.

On peut continuer à travailler pendant la cure, mais il est souhaitable de s’adonner à des activités de loisir, de créativité ou de détente, qui permettent de profiter pleinement des effets de la cure.

Si vous ne vous sentez pas assez fort pour la suivre seul(e), faites-la dans le cadre d’un groupe encadré.

Pratique de la reprise alimentaire

Comme pour un jeûne, il faut soigner la reprise alimentaire sous peine de perdre les effets de la cure et d’avoir éventuellement des ennuis : mal de ventre, accès de fièvre, crise de foie… Cette reprise doit durer environ la moitié de la durée de la cure.

Il faut commencer par introduire du végétal sous forme de fruits et de légumes crus ou cuits. Puis de petites quantités de céréales et de poisson à partir du troisième jour. Les autres protéines animales (si vous en consommez) seront réintroduites en dernier.

Comment agit le raisin

En réalité le mode d’action du raisin demeure un peu une énigme. On peut noter son extraordinaire richesse en sucre (de 16 à 18 %), supérieure à l’abricot, la poire, la pêche, la pomme ou la fraise. Mais cette cure ne provoque pas d’hyperglycémie, ni anémie, au contraire car le taux de ferritine (mesure du niveau des réserves en fer de l’organisme) est plus élevé après la cure.

Comme la plupart des fruits, le raisin contient très peu de protéines et de matières grasses, mais il est riche en minéraux et en vitamines. Son secret provient peut-être de ses acides organiques, tanins, anthocyanes, flavones et autres. En fait très peu de personnes ont cherché à comprendre pourquoi cette cure donne tant de résultats.

Alors Bonne Cure ! !

Et pour ceux qui veulent aller plus loin encore : le jeûne

Jeûner est une expérience que l’on peut envisager avec sérénité si on a déjà habitué son corps par des monodiètes ou cures de raisin. Il apporte un regain de vitalité physique et psychique en donnant une vision plus claire de la vie. Il est vrai qu’il est plus facile à pratiquer en groupe, et de préférence au printemps ou en été.

C’est une méthode de purification importante connue depuis très longtemps, bien avant la cure de raisin, et qui par un procédé encore un peu mystérieux pour certains, va permettre au corps de mobiliser des énergies neuves, pour refaire des tissus, éliminer des surcharges, et présider à ce phénomène qui nous est cher en naturopathie qui est l’auto-guérison, stimuler en quelque sorte cette intelligence cellulaire, intelligence biologique, qui va gérer au mieux notre santé, bien mieux que ne le ferait notre raison, notre intellect.

  Les quatre règles du jeûne selon le Dr Lützner

– S’abstenir de manger mais boire beaucoup (eau, tisanes, bouillons de légumes, jus de fruits dilués).

– Supprimer tout ce qui n’est pas indispensable et nous nuit : alcool, tabac, sucreries…

– Se libérer du quotidien : du travail, du téléphone, des nouvelles, des soucis, pour aller à la rencontre de soi-même.

– Se comporter de façon naturelle et faire tout ce qui est bon pour notre organisme : repos, oxygénation, mouvement, lectures, musique…

Le jeûne peut prendre différentes formes, allant du jeûne sec (sans aucun aliment ni boisson, qui doit être limité dans le temps à 1 ou 2 jours maximum) au jeûne hydrique qui se résume à des boissons sans aucune alimentation solide. Le jeûne sec est assez exigeant et se pratique lors de séjours accompagnés par un thérapeute averti ; par contre le jeûne hydrique est à la portée de chacun pour une durée courte.

Selon sa durée on parlera de jeûne court ou diététique s’il est inférieur à 7 jours, de jeûne moyen entre 1 et 2 semaines et de jeûne long ou thérapeutique à partir de 3 semaines, mais ce dernier se pratique en clinique spécialisée comme en Allemagne par exemple.

Le jeûne hydrique Buchinger dure une semaine avec la prise de tisane le matin, du jus de fruit coupé avec de l’eau dans la journée et d’un bouillon clair le soir.

Les contre-indications au jeûne d’une semaine concernent les personnes trop affaiblies ne pouvant pas bénéficier des bienfaits du jeûne car leur force vitale est insuffisante, par exemple dans le cas de diabète insulino-dépendant, de malades épuisés, dévitalisés, de malades sous médications chimiques lourdes (car l’effet des médicaments est multiplié et leur toxicité devient incontrôlable) et en cas de grossesse.

Profitez de l’automne arrivant pour tenter cette grande aventure de la cure de raisin qui nous réconcilie avec notre corps, notre potentiel de vitalité et de volonté, nous ouvrant la voie vers une alimentation plus saine.

Dominique et Pierre Juveneton.

L’Amandier, Lozeron-le-Haut,

26400 Gigors et Lozeron,

tél. : 04.75.76.40.89,

amandier@orange.fr

 www.amandier.info

A LIRE

– Le petit guide de la cure de raisin, Ed. Terre Vivante, 1999, 64 p.

– La cure de raisin, Johanna Brandt, Ed. Jouvence, 2000, 94 p.

– Ma cure détox de Pierre Juveneton Ed Plon 2008, 212 p

– L’homme empoisonné – Cures végétales pour libérer son corps et son esprit, Daniel Kieffer, Ed. Grancher, 1993, 302 p.

– Comment revivre par le jeûne, Dr Helmut Lützner, Ed. Terre Vivante, 1990, 88 p.