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Le jeûne, ses origines et pourquoi jeûner

Qu’est ce que le jeûne

 « J’envisage un jeune en automne, pour confirmer les grands bienfaits du précédent. J’ai été pendant ces deux mois depuis ma cure dans une forme fantastique, à la fois psychique et physique, j’avais un super dynamisme ». Maïté

Comme cette jeûneuse nous le dit, de nos jours de plus en plus de personnes sont en recherche d’un mieux être physique et psychique, et le jeûne s’inscrit pleinement dans cette démarche. En effet il  apporte une détoxination du corps en profondeur, un regain de vitalité et une vision plus claire de sa vie.

Pour le Petit Larousse c’est « une privation d’aliments » et pour le Petit Robert c’est « la privation volontaire de toute nourriture ».

Déjà au travers de ces deux définitions nous voyons le mot privation qui est à l’origine de bien des peurs.

En effet nos ancêtres qui ont eu à vivre des famines, des disettes, des guerres, des exodes ont pu nous transmettre bien des appréhensions justifiées vis-à-vis du manque de nourriture. Mais de nos jours nous avons pour la plupart en Europe la chance de disposer du nécessaire alimentaire et même souvent d’un trop ! Il n’y donc plus lieu d’avoir peur d’un jeûne de six jours qui ne mettra pas notre vie en danger bien au contraire.

Et nous verrons aussi que ce « vide alimentaire » permet de refaire un « plein » de beaucoup d’autres choses.

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Revenons à la définition du jeûne qui est une abstinence de nourriture, pendant un temps relativement long : à partir de 24 heures on peut déjà parler de jeûne ; avant on parle de sauter un repas ou deux, ce n’est pas vraiment du jeûne. La durée maximale du jeûne n’est pas fixe et on parle historiquement assez souvent de jeûne de 40 jours.

Interrogeons nous sur notre rythme de vie qui est de manger le jour et de jeûner la nuit. Lorsque nous mangeons tard le soir l’appétit au petit déjeuner n’est pas au rendez-vous c’est un signe que le jeûne nocturne n’a pas pris fin (ou faim !) et peut se poursuivre. En anglais le mot « breakfast » et en espagnol « desayuno » signifient comme le mot français « déjeuner », rompre le jeûne de la nuit.

Donc jeûner c’est s’abstenir de manger, parfois même de boire, on parle alors de jeûne sec, et bien sûr là cela dure un ou deux jours au maximum. C’est une méthode de purification importante, qui par un procédé encore un peu mystérieux pour certains, va permettre au corps de mobiliser des énergies neuves, pour refaire des tissus, éliminer des surcharges, et stimuler l’auto guérison, cette intelligence cellulaire, biologique, qui va gérer au mieux notre santé, bien mieux que ne le ferait notre raison ou notre intellect.

Le jeûne demande à notre corps et à notre esprit une modification de ses habitudes alimentaires, en cherchant la nourriture dans les réserves plutôt que dans l’estomac. C’est un peu comme chercher à vider le garde-manger plutôt que de faire les courses chaque fois que le stock diminue. Et ce changement d’habitude, cette demande d’adaptation est un stress, il ne faut pas l’oublier ni le nier.

Les origines du jeûne

On sait que le jeûne dans l’histoire a été pratiqué d’Orient en Occident dans toutes les grandes sociétés traditionnelles, et qu’il est très régulièrement associé à des rites. Il y a une magie du jeûne comme il y a une magie de la purification : des jeûnes  précèdent des intronisations, des adoubements de chevalerie, des initiations tibétaines, indiennes, égyptiennes bien sûr, celtes, mayas, on retrouve des traces bibliques évidentes et aussi dans la pensée indienne, … l’histoire ne manque pas de témoignages.

L’histoire du peuple Hunzas, citée entre autres par la Doctoresse Kousmine et le Dr Lützner, est exemplaire. Ce peuple des hautes vallées de l’Himalaya centrale vivant pratiquement isolé du reste du monde, n’avait pas toujours de quoi nourrir ses habitants pendant toute l’année, et au printemps en attendant que l’orge soit mûre, il jeûnait pendant des semaines tout en travaillant à ses taches annuelles, dans la joie et sans besoin superficiel. Il ne connaissait pas la maladie et la vie quotidienne des Hunzas n’obéissait qu’à des principes naturels. Aujourd’hui la vallée étant devenue accessible, les Hunzas importent des produits raffinés (farine, conserves, sucre) et les maladies caractéristiques du monde civilisé ont fait leur apparition.

D’une façon naturelle c’est au sortir de l’hiver, lorsque les réserves et les greniers sont vides, alors que les nouvelles récoltes ne sont pas encore disponibles, que cette période de diète se fait. Les animaux qui hibernent eux vident leurs réserves graisseuses durant leur longue nuit hivernale.

 Pourquoi jeûner

« Avec un peu de recul maintenant, je suis impressionnée de tous les bienfaits, encore visibles aujourd’hui de cette semaine de jeûne. Rien que du bon… Je m’étais dit en partant que l’expérience avait été positive, sur le plan humain grâce au groupe si différent et tellement ouvert.
Mais au delà de tous ces bons moments, je me sens encore aujourd’hui´hui dans une dynamique dont je n’attendais pas qu’elle soit si profonde et à si long terme. En renaissance, ce serait le bon terme. Le mot est fort mais je crois qu’effectivement j’ai fait avancer pleins de choses sans même m’en rendre compte, des changements de fond que je vis au quotidien sans avoir besoin de les conscientiser, des changements intégrés en quelque sorte, qui ne demandent plus d’effort : je crois que le jeûne m’a appris à me respecter mieux. Respect de mon corps que je ne remplis plus de nourriture comme avant et qui se régule tout seul, que je ne stresse plus par une vie intense sur tous les plans (feedback que m’ont fait tous les “soigneurs”, je ne pouvais plus l’ignorer !) et qui se détend progressivement, respect de mon âme aussi .J’ai repositionné les priorités, donne plus d’importance à ce qui n’est pas forcément utile mais bon pour moi, agréable, lâche du contrôle et gagne en sérénité. » Maud.

Ce témoignage d’une jeûneuse est pour moi très riche de sens. Il met en évidence que le jeûne ne touche pas uniquement le corps mais aussi nos habitudes de vies, notre conscience et amène souvent à des changements profonds très bénéfiques pour la personne.

Voyons un peu ce qui se passe au niveau corporel tout d’abord.

Du fait de l’abondance de nourriture, souvent trop riche, et du manque d’exercice physique quotidien, notre corps stocke les calories qu’il n’arrive pas à brûler. C’est un mécanisme biologique de survie qui pousse à avoir des réserves au cas où. Mais dans notre mode de vie habituel les cas où nous aurions besoin de déstocker nos réserves sont très rares voire inexistants. Tant mieux aussi car cela prouve qu’heureusement la majorité d’entre nous ne souffre plus de la faim. Mais à trop stocker, notre corps s’alourdit, s’encrasse, s’asphyxie, l’évacuation des déchets est ralentie, le cœur peine à envoyer le sang de partout, et le corps commence à résister à l’insuline favorisant l’apparition d’un diabète dit gras. Tout ceci concerne déjà entre 25 et 45 % des sujets adultes dans les pays industrialisés, on l’appelle le syndrome métabolique, et c’est la conséquence d’une suralimentation et de l’inactivité physique

Notre corps agit comme nous vis-à-vis des déchets empoisonnés. Bien sûr il en rejette une partie par les urines qui résultent de la filtration du sang, par les poumons, par la peau, mais que faire des plus grosses molécules qui ne peuvent pas circuler dans le sang ou la lymphe ? Que font les hommes des déchets nucléaires radioactifs ? Ils les stockent dans des poches d’argile souterraine en espérant qu’ils y seront protégés et donc inoffensifs et enfouis pour longtemps. Et bien de la même façon notre corps va enfouir dans les amas graisseux tous les poisons issus de la pollution respiratoire ou digestive qu’ils n’a pas pu éliminer : pesticides, nitrates, additifs alimentaires, hormones, métaux lourds, médicaments etc.

Cet excès de réserves et de déchets comparable à un encrassement empêche notre corps de régénérer ses cellules de façon efficace, et d’éliminer ses toxines. C’est alors un début d’asphyxie cellulaire qui pèse sur nous, nous rend plus facilement malade, fatigué et en sous vitalité.

C’est donc pourquoi pour les gens en bonne santé il paraît judicieux de réintroduire volontairement un temps de disette qui permette à l’organisme de brûler ses réserves de graisse, de renouveler ses cellules, et d’éliminer les toxines.

Pour l’élimination le corps procède selon un ordre biologique en commençant par tout ce qui lui pèse, puis ce dont il n’a pas besoin, puis ce qui le dérange et enfin tout ce qui le rend malade.

 « Je me sens propre, ressourcée, recentrée, plus légère » Paulette

 Rappelons que les enfants ou même des adultes malades avec de la fièvre en particulier, jeûnent spontanément, laissant leur corps s’auto restaurer. Comme le dit Gisberg Bölling le double sens de ce mot est intéressant : la restauration qui nourrit (restaurant) et la restauration qui répare (les vieux meubles par exemple).

Oui c’est assez paradoxal, mais en jeûne c’est en puisant dans nos réserves que nous nettoyons notre corps de tous ses excès.

De même, chez les animaux, le jeûne est une méthode de survie programmée par la nature qui permet de passer certaines périodes sans nourriture. Citons les oiseaux migrateurs qui font leurs longs parcours en jeûnant et en puisant dans leurs réserves de graisse accumulée durant l’été. Les bouquetins, chamois, et cerfs qui ont à lutter contre la neige et le froid, vont aussi accomplir le rut et déployer plus de puissance durant cette période de jeûne.

Le jeûne n’est donc pas synonyme de fatigue chez les animaux, au contraire. Il n’est qu’à voir comment un chien attiré par des femelles en chaleur dédaigne son assiette pendant plusieurs jours et déploie cependant une énergie incroyable dans sa quête sexuelle.

On peut aussi citer l’avantage de jeûner pour les futures mamans. Bien sûr on ne fait jamais jeûner une femme enceinte, nous parlons ici de femmes qui envisagent d’avoir prochainement un enfant.

Un jeûne précédant une grossesse apportera des avantages à la fois à la maman et à son bébé. En effet il n’y a pas de meilleur moyen pour vider ses réserves graisseuses que le jeûne et l’allaitement. Mieux vaut donc pour la future maman, résorber ses graisses et drainer les toxines accumulées au fil des ans par un jeûne, puis leur laisser le temps de se reconstituer par une bonne alimentation biologique de préférence et ainsi le bébé allaité aura le privilège de boire un lait « bio », exempt de tout poison.

C’est cette capacité qu’ont les femmes à nourrir un enfant qui explique qu’elles perdent moins de poids qu’un homme à durée de jeûne égale.

Pour la future femme enceinte qui par un jeûne préalable à sa grossesse, aura détoxiné son corps, régénéré ses cellules et fortifié son terrain, les troubles de début de grossesse seront diminués voire inexistants, car le foie fonctionnera beaucoup mieux comme épurateur du sang. De même les troubles comme les hémorroïdes, les varices, les jambes lourdes, l’aérophagie seront également évités. La peau sera plus souple et les vergetures n’apparaîtront pas.

Pour les sportifs le jeûne permet d’améliorer les performances après un nettoyage en profondeur des toxines et divers poisons stockés dans le corps. Il est intéressant de profiter du jeûne pour faire des séances d’oxygénation catalytique avec un Bol d’air Jacquier (voir le chapitre sur ce sujet), ainsi que des séances de massage et de relaxation pour libérer tout le potentiel musculaire. De nombreux sportifs ont continué leur footing quotidien en plus des randonnées, sans fatigue supplémentaire, et ont pu reprendre leur activité avec encore plus de tonus. C’est comme les ados qui décalaminent leur mobylette !

Pour les personnes en léger surpoids le jeûne sera intéressant lorsqu’il est associé à des exercices doux du type randonnée ou gymnastique lente. Il suffit à ces personnes de perdre quelques kilos pour se sentir mieux dans leur corps et mieux dans leur tête, et ainsi trouver une nouvelle motivation pour changer d’habitudes alimentaires et reprendre une activité physique régulière. C’est le cercle vertueux qui apporte un bel équilibre durable.

« Cela fait plus d’un mois que je suis revenue de ma cure de jeûne. Et j’en suis tellement enchantée ! D’abord la semaine inoubliable que l’on passe là-haut, en pleine nature, à la rencontre de soi-même, et des autres. Tout cela en jeûnant et en marchant : une belle combinaison et une expérience unique. Depuis mon retour, j’ai besoin de plus de calme, d’être plus en contact avec la nature (marche, vélo..) . Et je mange tout à fait différemment : je dissocie, je “mono diète”… Je maintiens un poids que je n’espérais plus : -5 kg. Et le comble : c’est que beaucoup de mes connaissances me demandent la recette de ma sérénité, mon rajeunissement. » Pascale

Pour toutes les personnes stressées le jeûne dans un contexte favorable est une excellente solution. Le fait de ne pas manger libère beaucoup de temps pour se relaxer, lire, prendre des bains, faire la sieste, et déconnecter de son quotidien. Pendant la cure le rythme de vie est différent, plus lent, et plus en harmonie avec la nature. Biologiquement le fait de ne pas avoir de sucre rapidement disponible oblige le corps à ralentir et amène à cet état de détente zen ! Mais bien sûr pour que ceci ait lieu il faut que les conditions entourant le jeûne soient de qualité, tant au niveau de l’acceuil et de l’hébergement que de l’encadrement.

Pour ceux qui veulent rajeunir, le jeûne apportera un lifting complet non seulement pour le visage mais aussi pour le corps dans sa globalité. En effet la peau devient plus souple et plus lisse, les éventuels boutons s’atténuent ou disparaissent. Une cliente me disait de son mari à la fin de la cure « Je le retrouve comme je l’ai connu il y a quinze ans !» et ce Monsieur qui s’est écrié en venant chercher sa femme à la fin de la cure : « Comme tu es belle ! »

Cela vaut la peine de tenter l’expérience une petite semaine non ?

Pour ceux qui sont malmenés par la vie et un peu perdus, le jeûne apportera plus de calme et plus de clarté. Pour ces personnes il est recommandé de le faire dans le cadre d’un groupe car la douceur viendra des autres participants, des accompagnateurs, du jacuzzi chaud, de la cheminée, du massage des pieds. En effet durant ces cures chacun soutient un peu les autres. Nous observons une grande entraide entre les jeûneurs, comme lors des périodes de neige abondante où l’on revoit des gestes de solidarité apparaître spontanément.